Il arrive parfois que nous fassions des rencontres plus ou moins singulières et en outre, il en est une présentement qui a retenue notre attention.
Celle d’un français qui s’est installé sur une ile du Panama. Les indiens le surnomme le beau frère de Dieu. Pourquoi me direz vous ? Tout simplement parce que la sœur de ce français s’est vouée à Dieu. Etant mariée à Dieu, son frère le français devient donc le beau frère de Dieu.
Ce titre lui confère d’avoir l’avantage d’être un intouchable. Attention, ce n’est pas un intouchable comme en Inde qui là-bas est une gente que l’on n’approche pas. Non, au Panama l’intouchable est une personne que l’on respecte et à qui on ne lui fait pas de mal au contraire. Voire on le protège. Il faut dire que la plupart sont des indiens et ils sont très superstitieux jusqu’à l’excès.
Ils marchent pieds nus et ne mettent des chaussures que lorsque ils foulent le sol d’une ville mais les quittent dès qu’ils reprennent le bateau qui est le moyen de locomotion en ce lieu. Au vu de la faune, il se peut et il arrive fréquemment que des morsures de serpent surviennent, mais l’hôpital est loin.
Comme il n’y a pas de sécurité sociale et que les revenus sont si faibles qu’ils ne peuvent se soigner, quand une maladie ou un accident se déclarent, on souhaite seulement que le patient guérisse mais bien souvent, il meurt malgré certains dispensaires qui sont à plus d’une heure de bateau. En clair, soit la vie prend le dessus, soit la mort se profile sous l’œil de la famille qui est fataliste.
Il ne travaille que si un besoin se fait sentir et s’arrête quand il est comblé.
Curieusement, ils ont tous un portable dont ils achètent la charge car il n’y a pas d’électricité. La nourriture s’en tient au poisson et aux fruits exotiques. Et la monnaie est le Balboa mais comme il n’y existe pas de billets c’est le dollar qui comble ce vide. Quant à la langue c’est l’espagnol qui prime mais ils parlent couramment l’anglais.
Notre français qui se lance dans le cacao, devant cet univers est admiratif. Quand il en parle, ses yeux brillent de milles éclats. Certes ce ne sont pas là les conditions de la France, mais là bas, il est heureux.
Robert Paris